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  • 0 Parler chinois : un plus pour avoir l’oreille absolue ? ...

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    Dès l’âge de trois ans, Mozart était capable de reproduire instantanément toute une sonate après l’avoir entendue une seule fois. Il est le plus célèbre, et sans doute le plus génial des musiciens dotés d’une oreille absolue. Comment expliquer que certains développent un tel don plutôt que d’autres ? La réponse se trouverait à la fois dans notre cerveau et notre environnement.   Activation des zones du langage… En Europe, moins d’un individu sur 10 000 serait doté d’une telle maîtrise, à ne pas confondre avec l’oreille relative. Beaucoup plus répandue, celle-ci est la faculté à reconnaître une note en comparaison avec une note de référence.  L’oreille absolue, elle, permet de reconnaître n’importe quelle note à l’écoute, sans réfléchir. Des neurologues ont étudié le cerveau des personnes qui possédaient ce don. Première constatation intéressante : les zones du langage s’activent lorsqu’elles utilisent l’oreille absolue. Et notamment une zone, à l’avant du cerveau, qui gère la mémoire associative. En fait, les personnes qui ont l’oreille absolue peuvent mieux mémoriser le son d’une note et l’associer au mot correspondant.   …plus développée dans certaines langues Mais nous ne sommes pas tous égaux en ce qui concerne la qualité de cette mémoire associative. Celle-ci serait plus développée dans certaines régions du monde plutôt que d’autres. Eh oui ! Les Chinois, les Thaïlandais ou les Vietnamiens sont plus susceptibles d’avoir l’oreille absolue. Pourquoi ? En raison du type de langue parlée dans ces pays asiatiques : elles sont tonales, c’est-à-dire que le ton sur lequel le mot est prononcé change le sens du mot. Les gens qui parlent ce genre de langues ont donc pris l’habitude d’associer des tons, soit des hauteurs de son, à des significations. En effet, les bébés chinois par exemple acquièrent une mémoire auditive centrée sur le langage, qui les forme davantage à l’oreille absolue. Plus tard, lorsqu’ils apprendront la musique, ils retrouveront les mécanismes d’apprentissage de la langue tonale, et associeront plus facilement la hauteur du son au mot qui le désigne en langage musical. Une étude a été réalisée dans ce sens sur des étudiants en musique : un groupe parlait le chinois (langue tonale) et l’autre parlait l’anglais (langue non tonale). Elle a bel et bien démontré une  inégalité en fonction de ce critère : pour les Chinois qui avaient commencé la musique à l’âge de 5 ans, 60% avaient développé l’oreille absolue, contre seulement 14% dans le groupe des anglophones.   /* Style général du bloc */ .clickable-block { display: flex; /* Flexbox pour aligner l'image et le texte */ align-items: center; /* Alignement vertical centré */ width: 100%; /* Prendre toute la largeur de la page */ padding: 15px; /* Un peu de padding autour */ background-color: #f0f4f8; /* Couleur de fond légère */ border: 1px solid #ddd; /* Bordure douce */ border-radius: 8px; /* Coins arrondis */ text-decoration: none; /* Enlever la décoration du lien */ transition: background-color 0.3s; /* Effet au survol */ } /* Changer la couleur de fond du bloc au survol */ .clickable-block:hover { background-color: #e0e7ff; } /* Style pour l'image */ .clickable-block img { /* width: 90px;*/ /* Largeur de l'image */ height: 90px; /* Hauteur de l'image */ object-fit: cover; /* Adapter l'image sans la déformer */ margin-right: 20px; /* Espacement entre l'image et le texte */ } /* Style pour le titre */ .clickable-block h3 { color: #0000FF; /* Couleur du texte du titre */ font-weight: bold; margin: 0; /* Enlever les marges par défaut */ } /* Style pour le texte */ .clickable-block p { margin: 0; color: #333; /* Couleur du texte */ font-size: 16px; } À lire aussi : L'oreille absolue : un don ou une compétence à acquérir ?   Apprentissage précoce et environnement musical Mais l’oreille absolue ne s’explique pas uniquement par la langue : la pratique d’un instrument dès le plus jeune âge semble aussi être un facteur décisif. En effet les chercheurs ont remarqué que le moment où on acquière le langage correspond à celui où on acquière éventuellement l’oreille absolue, vers 3 ans. Cela signifie que plus on a un apprentissage intense de la musique au moment où on apprend à parler, soit avant 6 ans, plus on de chance de développer l’oreille absolue. Les études menées par les chercheurs le confirment : 40% des musiciens qui avaient commencé la musique avant 4 ans avaient développé l’oreille absolue contre seulement 4% de ceux qui avaient commencé à partir de 9 ans. Mais ce n’est pas tout. L’environnement et la culture familiale semblent également importants pour favoriser l’acquisition de cette capacité. Cela parait logique : celles et ceux qui baignent dans un milieu familial très musical ont plus de chance d’avoir l’oreille absolue. Mais alors qu’en est-il de la génétique ? L’oreille absolue peut-elle se transmettre ? Certains chercheurs pensent qu’il existe bien une prédisposition génétique : il a été constaté qu’une personne a plus de chances d’avoir l’oreille absolue si elle vient d’une famille dans laquelle d’autres membres ont l’oreille absolue, et plusieurs gènes possibles ont été identifiés. La transmission exacte de ce don de génération en génération n’a toutefois pas encore été établie. Tout comme rien ne prouve que l’oreille absolue puisse être acquise adulte… Méfiez-vous donc des cours en ligne qui vous promettent d’obtenir l’oreille absolue en quelques leçons…    

  • 0 L'oreille absolue : un don ou une compétence à acquérir ? ...

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    L’oreille absolue permet à certains musiciens d’identifier une note sans aucun repère harmonique. Longtemps considérée comme une faculté réservée à ceux ayant reçu un entraînement musical dès l’enfance, elle aurait notamment été l’un des talents précoces de Mozart. Pourtant, une étude britannique récente, publiée dans le journal Psychonomic Bulletin & Review, remet en question cette croyance. Des chercheurs de l’université de Surrey affirment en effet que cette aptitude peut s’acquérir à l’âge adulte grâce à un entraînement intensif. Pour tester cette hypothèse, ils ont suivi douze musiciens aux parcours variés, soumis à un programme de huit semaines. Contrairement aux méthodes classiques qui insistent sur la hauteur exacte des sons, leur approche visait à affiner la perception des classes de notes, un élément-clé du développement de l’oreille absolue. Afin d’éviter toute aide inconsciente par comparaison avec d’autres sons, les participants devaient s’appuyer uniquement sur leur perception interne. De plus, chaque exercice devait être validé plusieurs fois pour garantir la fiabilité des résultats et exclure tout succès accidentel.   /* Style général du bloc */ .clickable-block { display: flex; /* Flexbox pour aligner l'image et le texte */ align-items: center; /* Alignement vertical centré */ width: 100%; /* Prendre toute la largeur de la page */ padding: 15px; /* Un peu de padding autour */ background-color: #f0f4f8; /* Couleur de fond légère */ border: 1px solid #ddd; /* Bordure douce */ border-radius: 8px; /* Coins arrondis */ text-decoration: none; /* Enlever la décoration du lien */ transition: background-color 0.3s; /* Effet au survol */ } /* Changer la couleur de fond du bloc au survol */ .clickable-block:hover { background-color: #e0e7ff; } /* Style pour l'image */ .clickable-block img { /* width: 90px;*/ /* Largeur de l'image */ height: 90px; /* Hauteur de l'image */ object-fit: cover; /* Adapter l'image sans la déformer */ margin-right: 20px; /* Espacement entre l'image et le texte */ } /* Style pour le titre */ .clickable-block h3 { color: #0000FF; /* Couleur du texte du titre */ font-weight: bold; margin: 0; /* Enlever les marges par défaut */ } /* Style pour le texte */ .clickable-block p { margin: 0; color: #333; /* Couleur du texte */ font-size: 16px; } À lire aussi : L'oreille absolue : un don ou une compétence à acquérir ?   Des adultes entraînés peuvent la développer Les résultats sont frappants : alors que l’oreille absolue est souvent perçue comme inaccessible à l’âge adulte, les participants ont montré des progrès remarquables. En moyenne, ils ont pu identifier sept notes avec une précision d’au moins 90% et deux d’entre eux ont atteint un niveau comparable à celui des rares individus naturellement dotés de cette aptitude, parvenant à reconnaître rapidement et avec justesse l’ensemble des douze notes de l’échelle chromatique. Pour le Docteur Yetta Wong, maîtresse de conférences à l’université de Surrey et coautrice de l’étude, ces découvertes sont une avancée majeure. "Ces résultats montrent que l’oreille absolue n’est pas un don réservé à une élite." "Avec un entraînement adapté, les adultes peuvent développer cette compétence, au même titre que toute autre aptitude cognitive complexe", explique-t-elle dans un communiqué. Son collègue, le Docteur Alan Wong, partage son enthousiasme. Selon lui, cette étude "redéfinit notre compréhension de la cognition musicale et de l’apprentissage", ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour les musiciens, quel que soit leur âge.   De nombreuses zones d’ombre subsistent Ces découvertes pourraient bien révolutionner la formation musicale. Toutefois, rien ne garantit qu’un entraînement rigoureux suffise à développer systématiquement l’oreille absolue et il reste impossible d’évaluer précisément la proportion de la population qui en dispose, même parmi les musiciens. Ce débat entre inné et acquis continue donc d’alimenter la réflexion scientifique. Si l’oreille absolue était autrefois attribuée à l’oreille interne, elle est aujourd’hui davantage associée au cortex cérébral. Certains chercheurs ont même évoqué l’existence d’un gène spécifique tandis que d’autres, comme le Dr Wong, s’attachent à démontrer que l’apprentissage peut en induire le développement. Une chose est certaine : l’oreille absolue demeure un sujet fascinant qui bouscule les certitudes scientifiques. Si cette étude suggère qu’elle n’est pas strictement innée, elle ne permet pas encore d’en comprendre tous les mécanismes. La frontière entre prédisposition et acquisition reste floue et il faudra encore de nombreuses recherches pour percer les mystères de cette capacité hors du commun.    

  • 0 L'oreille absolue : un mystère du cerveau ...

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    L'oreille absolue, c'est cette capacité qu'ont certains à reconnaître et à nommer immédiatement une note. Les absolutistes, comme on les appelle, peuvent retranscrire une partition à la première écoute d'une mélodie. Autant dire que ça intrigue. Les neuroscientifiques se sont d'ailleurs intéressés de près à ce sujet qui permet de mieux comprendre finalement quelles sont les connexions qui peuvent s'opérer entre les différentes parties de notre cerveau. Découvrez le reportage réalisé par les équipes du Journal Télévisé au Conservatoire Royal de Bruxelles.     Synonyme de génie ? Lorsque l'on parle de l'oreille absolue, on pense souvent que celui qui en est doté est un génie. C'était notamment le cas de Mozart, l'exemple le plus connu d'oreille absolue. Mais l'oreille absolue est-elle vraiment synonyme de génie ?   En Europe, on estime qu’une personne sur 10.000 a l’oreille absolue parfaite. Autrement dit, celle qui attribue n’importe quel son à une note. Mais si l’on parle d’oreille absolue partielle (reconnaître les notes du piano si on est pianiste par exemple), on estime qu’environ 15% des musiciens professionnels en disposent. Cette rareté rend l’oreille absolue particulièrement désirable, mais elle n’est pas nécessairement synonyme de génie. Il s’agit d’une capacité technique uniquement, qui ne présage en rien de la sensibilité musicale. Michel Jaspar, professeur au conservatoire et par ailleurs psychologue cognitiviste, nous explique qu’une proportion importante d’autistes par exemple ont l’oreille absolue, sans pour autant être de bons musiciens. Il nous explique aussi, avec certaines précautions, qu’un médicament contre l’épilepsie semble favoriser de manière très ponctuelle l’oreille absolue.   Innée ou acquise ? Parmi les enfants qui ont commencé la musique très jeune, beaucoup ont l’oreille absolue, ce qui tendrait à démontrer qu’il s’agit d’une compétence acquise par le cerveau. Mais une majorité de scientifiques s’accordent sur le fait que des prédispositions génétiques entreraient par ailleurs en ligne de compte. Retrouvez l'intégralité du reportage réalisé par Julie Morelle ci-dessus.     

  • 0 Qu’est-ce que l’oreille absolue ? ...

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    Au concert, nous avons déjà tous entendu les musiciens qui s’accordent, soit le hautbois donne le la à l’orchestre, soit le pianiste, les violons le reprennent et ainsi de suite. La fréquence du son doit être la même, sous peine de casser les oreilles des auditeurs. D’ailleurs, qu’est-ce que l’oreille relative et qu’est-ce que l’oreille absolue. Comment notre cerveau décode les fréquences ?   Oreille absolue ou oreille relative ? L’oreille absolue est un concept à la fois cérébral et culturel. Ce que l’on appelle l’oreille absolue, c’est ce lien entre l’audition et le fait de nommer la note. Ça, c’est un apprentissage culturel, qui nous permet de nommer ce que l’on entend comme fréquence. Ceux qui sont dotés de l’oreille absolue vont être capables de nommer de façon totalement absolue les notes qu’ils entendent, sans note de référence, et d’autres, qui ont ce qu’on appelle "l’oreille relative", sont capables de reconnaître les écarts entre les notes, qu’on appelle intervalles, à partir d’une note de référence donnée. Les "absolutistes" peuvent nommer n’importe quel son de la vie quotidienne, sans référence, le son peut être celui joué par l’instrument de musique ou bien être produit par les touches du clavier de l’ordinateur ou bien encore par des couverts qui s’entrechoquent. C’est un véritable réflexe cognitif. Certains ont l’oreille absolue partielle, c’est-à-dire que la fréquence du son est associée au timbre de l’instrument, ainsi, ces personnes ne pourront nommer uniquement les notes produites par un instrument de musique.   /* Style général du bloc */ .clickable-block { display: flex; /* Flexbox pour aligner l'image et le texte */ align-items: center; /* Alignement vertical centré */ width: 100%; /* Prendre toute la largeur de la page */ padding: 15px; /* Un peu de padding autour */ background-color: #f0f4f8; /* Couleur de fond légère */ border: 1px solid #ddd; /* Bordure douce */ border-radius: 8px; /* Coins arrondis */ text-decoration: none; /* Enlever la décoration du lien */ transition: background-color 0.3s; /* Effet au survol */ } /* Changer la couleur de fond du bloc au survol */ .clickable-block:hover { background-color: #e0e7ff; } /* Style pour l'image */ .clickable-block img { /* width: 90px;*/ /* Largeur de l'image */ height: 90px; /* Hauteur de l'image */ object-fit: cover; /* Adapter l'image sans la déformer */ margin-right: 20px; /* Espacement entre l'image et le texte */ } /* Style pour le titre */ .clickable-block h3 { color: #0000FF; /* Couleur du texte du titre */ font-weight: bold; margin: 0; /* Enlever les marges par défaut */ } /* Style pour le texte */ .clickable-block p { margin: 0; color: #333; /* Couleur du texte */ font-size: 16px; } À lire aussi : L'oreille absolue : un don ou une compétence à acquérir ?   Oreille absolue, innée ou acquise ? Le débat est houleux et la question n’a jamais été réellement tranchée. Mais on s’accorde à dire que l’oreille absolue ne serait pas totalement innée, qu’elle pourrait s’acquérir, pour peu que certaines conditions soient remplies. Dans le cerveau, ce sont les mêmes zones qui s’activent aussi bien pour l’apprentissage de la musique que pour l’apprentissage de la langue. Ainsi, si l’enfant reçoit une formation musicale très tôt, en même temps que son apprentissage de la langue, cela favoriserait "l’acquisition" de cette oreille absolue chez l’enfant. Une tendance statistique démontre d’ailleurs que l’oreille absolue apparaît chez les musiciens qui ont commencé la musique avant 7 ans. Tout le contexte de l’apprentissage est donc en jeu ici, plus bien sûr l’univers musical dans lequel l’enfant baigne ou non.   L’oreille absolue de Mozart 1770, Wolfgang Amadeus Mozart a 14 ans, il entre dans la Chapelle Sixtine, on y donne le Miserere d’Allegri, œuvre jalousement gardée à l’époque par le Vatican, qui en interdisait toute reproduction ou diffusion hors de ses murs. C’était sans compter sur le jeune Mozart, qui après l’écoute, a retranscrit l’intégralité de l’œuvre sur du papier à musique. Tout est juste, chaque notre, chaque articulation, tout. A l’écoute, Mozart distinguait toutes les notes, jusque dans les quarts de tons. Et à cette oreille absolue s’ajoutaient chez Mozart des dons annexes, tout à fait hors normes, comme rejouer de mémoire toute une sonate vers l’âge de 3 ans ou retranscrire la partition complète d’une œuvre après une seule écoute seulement… L’oreille absolue, dans ce cas, est utile, mais les capacités hors du commun du jeune Mozart étaient d’un autre ordre, son oreille absolue ne lui servant dans ces cas-là, qu’à intégrer la bonne tonalité de l’œuvre… sa mémoire prodigieuse a fait le reste ! Car l’expression "oreille absolue" au singulier est un peu imprécise. Cela désigne plusieurs types d’aptitudes. Toutes ont en commun la reconnaissance et l’association des sons à des noms de notes. Par exemple, certaines personnes sont donc capables d’identifier les notes par leur nom, mais seulement pour le son de leur instrument, donc en fonction d’un timbre bien précis. D’autres musiciens ayant l’oreille absolue peuvent vous chanter une note que vous leur demandez sur l’instant, sans aucune référence préalable, et ils vous la chanteront juste, c’est-à-dire naturellement accordée au diapason de référence, qui est la note "la" 440Hz. Certains encore peuvent reconnaître toutes les notes d’un accord jouées en même temps ! Enfin, d’autres peuvent vous donner la note que donne une porte qui grince ou un marteau-piqueur dans la rue ou encore un coucou qui chante dans le jardin ! Une chose pourrait nous paraître étrange, c’est que les absolutistes ne chantent pas toujours juste. C’est la différence entre oreille absolue passive et oreille absolue active. Ceux qui ont l’oreille absolue passive peuvent reconnaître les notes sans référence mais ils sont incapables de les reproduire vocalement. Par contre, ceux qui ont l’oreille absolue active sont non seulement en mesure de nommer les notes mais ils peuvent également les chanter juste. Vous voyez donc que le spectre de l’oreille absolue est large et chaque musicien qui en dispose en est plus ou moins encombré.   Un véritable don ? Si de nombreux musiciens, dépourvus de l’oreille absolue, voient en cette capacité une sorte de Graal, c’est parfois tout autre chose pour ceux qui en sont dotés. L’expérience du concert pour les absolutistes peut être parfois un véritable calvaire : la moindre fausse note émise par l’orchestre ou le soliste vient véritablement vriller le tympan des absolutistes, qui voient défiler devant leurs yeux toutes les notes qu’il entend. Et si un musicien qui a l’oreille absolue doit jouer une partition sur des instruments accordés "à l’ancienne", c’est-à-dire sur un diapason d’une époque précédente, sur un "la" 415Hz par exemple pour de la musique ancienne, il aura quelques difficultés puisqu’a priori son oreille est "absolutisée" sur le diapason moderne, le "la" 440Hz, donc tout va lui paraître beaucoup trop bas.    

  • 0 L'oreille absolue : comment fonctionne-t-elle ? Est-elle innée ou acquise ? ...

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    L'oreille absolue est-elle innée ou acquise ? En quoi consiste-t-elle ? Est-ce réellement un atout pour les personnes qui en disposent ? On fait le point avec le Dr Nawara, ORL. En Europe, une personne sur 10 000 a l'oreille absolue. Mais en quoi consiste-t-elle exactement ? Le Dr Nawara nous l'explique d'emblée : "L'oreille absolue peut se définir comme la capacité d'analyser des sons qui nous entourent, de manière à pouvoir instantanément les identifier sous forme de notes et de pouvoir les nommer. Il peut s'agir de notes de musique - vous pouvez retranscrire la partition - mais il peut également s'agir de bruits de notre quotidien (grincement de porte, vrombissement d'un moteur, ...)"   L'oreille absolue : innée ou acquise ? D'après notre expert, il s'agit très probablement d'un mixte bien qu'il n'existe pas de consensus scientifique très clair à ce niveau-là : "On s'appuie sur ce concept de mixité de l'origine suite à un constat : en Belgique, un peu plus de 1000 personnes détiennent l'oreille absolue mais si vous allez dans d'autres pays comme en Corée du Sud ou au Japon, il y a dix fois plus "d'oreille absolue" au sein de la population. En effet, dans les pays avec une langue tonale - où le mot veut dire la même chose au niveau de la prononciation mais selon l'intonation il a un sens différent (le mandarin, le thaï, le birman, ...) - les enfants on été baignés dans des langues maternelles à subtilité fréquentielle très importante, où les sons sont très proches les uns des autres. Il en est de même pour les langues slaves." Par ailleurs, le Dr Nawara souligne que les généticiens ont individualisé un groupe de gènes qui se trouve au niveau de la 6e paire chromosomique. Il y a donc un facteur génétique qui joue mais également une certaine accoutumance car l'oreille absolue est parfois présente dans plusieurs générations au sein d'une même famille, qui fait cependant de la musique depuis toujours.      Une fonctionnalité du cerveau différente L'oreille absolue est fascinante dans sa fonctionnalité mais d'un point de vue purement anatomique, cette oreille est la même que chez n'importe quel autre être humain : "Si vous mettez un microphone et un haut-parleur pour envoyer un son dans l'oreille et que vous recueillez le son qu'il y a en retour, on voit que la mobilité des cellules ciliées ont la même capacité de reconnaissance fréquentielle, elles ne sont pas plus nombreuses mais elles ont une capacité de mobilité d'oscillation beaucoup plus importante chez l'oreille absolue. Les capacités de lien entre l'oreille interne et le cerveau sont complètement différentes Et ce qui est surtout remarquable, c'est que la connectivité et les capacités de lien entre l'oreille interne et le cerveau sont complètement différentes. Si vous faites de l'imagerie fonctionnelle et que vous injectez un produit de contraste, vous verrez que la fonctionnalité du cerveau est tout à fait différente au sein d'un cerveau à l'oreille absolue et au sein d'un cerveau dit normal."     Les inconvénients de l'oreille absolue Aussi fou que cela puisse paraître, avoir l'oreille absolue peut être handicapant pour un musicien. En effet, si on se réfère aux neurosciences, on voit que le côté gauche (partie analytique) est plus développé chez les personnes qui ont l'oreille absolue. Alors que la musique concerne plutôt le cerveau droit, à savoir l'émotion et la sensibilité. "Un musicien absolutiste qui écoute une musique est incapable de se laisser emporter par l'aspect émotionnel. Il va plutôt la décortiquer et cet aspect analytique/mathématique va dénaturer la capacité de se laisser porter par l'émotion donc ça peut être un peu gênant pour un musicien. Par ailleurs, il peut remarquer les fausses notes ou des sons qui n'ont pas la fréquence habituelle. Or, pour une oreille absolue, c'est extrêmement traumatisant d'être confrontée à des données qui sont gravées dans le marbre de leur cerveau depuis toujours et qui tout d'un coup changent de tonalité" explique notre spécialiste ORL.   L'oreille absolue : un fait exceptionnel Le Dr Nawara conclut en précisant "qu'un absolutiste parfait peut non seulement reconnaître la note mais peut également la chanter de manière juste, sans fausse note. Cela signifie qu'il y a une connexion entre l'aire de Wernicke (partie auditive), l'aire de Broca (partie verbale) et ces gens-là sont capables à tout moment de donner le "LA" d'un orchestre. Bach faisait partie de ces personnes-là, c'est tout à fait exceptionnel !"    

  • 0 Ils peuvent identifier la note de n'importe quel son : comment fonctionne l'oreille absolue ? ...

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    Vous pensiez qu’on entendait tous de la même manière ? Détrompez-vous. Certains entendent beaucoup mieux que nous, ils ont l’oreille absolue. Ils n’ont pas l’ouïe plus fine… mais une meilleure mémoire des sons. Imaginez qu’il est 19h30, et que le générique du JT démarre sur la Une… Les « absolutistes » entendront surgir, sans les convoquer, les notes LA/SOL/RE/MI. Leur cerveau associe directement un son à un nom de note, sans référence auditive préalable. « C’est comme si j’avais un piano dans ma tête », nous explique Cong Li, étudiante en piano au Conservatoire de Bruxelles. Elle nomme aussi facilement les notes qu’elle entend, que les couleurs qu’elle voit, sans réfléchir.     Synonyme de génie ? En Europe, on estime qu’une personne sur 10.000 a l’oreille absolue parfaite. Autrement dit, celle qui attribue n’importe quel son, y compris celui de votre mouchage de nez, à une note. Mais si l’on parle d’oreille absolue partielle (reconnaître les notes du piano si on est pianiste par exemple), on estime qu’environ 15% des musiciens professionnels en disposent. Cette rareté rend l’oreille absolue particulièrement désirable, mais elle n’est pas nécessairement synonyme de génie. Il s’agit d’une capacité technique uniquement, qui ne présage en rien de la sensibilité musicale. Michel Jaspar, professeur au conservatoire et par ailleurs psychologue cognitiviste, nous explique qu’une proportion importante d’autistes par exemple ont l’oreille absolue, sans pour autant être de bons musiciens. Il nous explique aussi, avec certaines précautions, qu’un médicament contre l’épilepsie semble favoriser de manière très ponctuelle l’oreille absolue. Innée ou acquise ? Parmi les enfants qui ont commencé la musique très jeune, beaucoup ont l’oreille absolue, ce qui tendrait à démontrer qu’il s’agit d’une compétence acquise par le cerveau. Mais une majorité de scientifiques s’accordent sur le fait que des prédispositions génétiques entreraient par ailleurs en ligne de compte. Don du ciel ? L’oreille absolue fait rêver tous les musiciens qui ne l’ont pas, mais gênent souvent ceux qui l’ont. Stanislas Boev, étudiant en chant lyrique au conservatoire, nous explique que son oreille absolue gâche tous ses concerts. « Vous voulez vous laisser porter par la musique, vous laisser gagner par les émotions, et les notes se bousculent dans votre cerveau… Je préférerais vraiment ne pas avoir cette oreille absolue, nous dit-il, même si ça m’a permis d’avoir de bonnes notes en dictée musicale, au cours de solfège ». Amy, violoncelliste, nous explique quant à elle, qu’elle se sent presque agressée quand elle entend une fausse note, et que son oreille absolue la rend très exigeante envers elle-même et envers n’importe quel musicien. Super oreille ou super cerveau ? Le point commun entre absolutistes est la structure de leur cerveau. Lors des nombreux tests réalisés par des neuroscientifiques, on observe chez les absolutistes des connexions très importantes entre le cortex auditif et le cerveau gauche, mais aussi avec le lobe frontal, zone du langage ou encore de la mémoire sensorielle. Chez les absolutistes, ces connexions ressemblent à des autoroutes, nous explique Sylvie Nozaradan, professeure en neurosciences à l’UCL, alors que chez les sujets normaux ce sont plutôt de petits chemins sinueux. « Quand on aura parfaitement compris ces connexions entre zones auditives et zones relatives à la mémoire ou au langage, on soignera peut-être les troubles du langage, comme la dyslexie, avec de la musique » nous explique Nozaradan. En fait, la science a progressivement démontré que la musique sculptait le cerveau.    

  • 0 Que se passe-t-il dans le cerveau d'un musicien virtuose ? ...

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    Mozart, Beethoven, Bach… Ces compositeurs sont hors-normes. Car s’il existe beaucoup d’excellents musiciens, y compris aujourd’hui, seul un petit nombre d’entre eux peuvent être qualifiés de virtuoses. Comment expliquer cette inégale répartition du génie musical ? Celui-ci est-il acquis ou inné ? La réponse peut-elle se voir dans le cerveau ?   Pas de lien avec l'oreille absolue On pourrait croire que ce talent hors-normes s’explique par de simples raisons biologiques : les meilleurs musiciens seraient ceux qui possèdent l’oreille absolue. Des recherches ont pourtant montré qu’il n’en était rien. Absolue ou non, nous percevons tous une mélodie grâce à nos oreilles. Chez la plupart d’entre nous celles-ci instaurent une connexion avec notre cortex préfrontal, où nous comparons la note écoutée avec le répertoire des sons et des notes déjà entendues, ce qui permet de l’identifier. Cela se passe en une fraction de seconde mais la différence c’est que les personnes dotées de l’oreille absolue n’ont pas besoin de passer par ce répertoire pour reconnaître une note : elles l’identifient instantanément. Mais cela n’a rien à voir avec la virtuosité : on peut avoir l’oreille absolue sans être musicien et de grands virtuoses n’ont pas cette particularité.   La virtuosité, une plus grande capacité à transmettre les émotions Alors que se passe-t-il dans le cerveau qui puisse expliquer la différence entre excellence et virtuosité ?   Des chercheurs ont demandé à de grands musiciens de jouer de la musique dans des machines à IRM (imagerie par résonance magnétique) et ils ont étudié ce qu’il se produisait dans leur cerveau. Chez un petit nombre d’entre eux, ils ont ainsi observé que le circuit de la récompense, qui s’active lorsque nous ressentons une sensation de plaisir, fonctionnait de manière significativement plus intense que la moyenne. En particulier les réseaux neuronaux liés aux émotions. La virtuosité s’expliquerait donc principalement par la gestion de ses émotions par rapport à la musique. Plus de ressentis et dès lors plus de faculté à transmettre les émotions, c’est ce qui caractérise les virtuoses. Inné ou acquis ? Mais le talent musical est-il inné ou acquis ? Les deux ! Premièrement, des indices plaident pour des éléments héréditaires : d’une part la précocité de certains génies comme Mozart ou Beethoven, et d’autre part l’existence d’un syndrome appelé l’amusie, dont souffrent les personnes qui ne ressentent aucune émotion à l’écoute de la musique en raison d’une mauvaise expression de certains gènes. Deuxièmement, de nombreuses recherches ont démontré que l’environnement et l’apprentissage sont eux aussi indispensables au développement du talent. Et plus un enfant s’adonnera tôt à la musique, plus il développera ses compétences cérébrales et il renforcera ses aptitudes. Prendre plaisir à ce que nous faisons, quel plus beau moyen de muscler notre cerveau ? Retrouvez la chronique de Patrice Goldberg sur le cerveau des virtuoses sur La Première :      

  • 0 Le monde de Ravel : biographie musicale d'un compositeur et orchestrateur de génie ...

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      Le vendredi 7 mars 2025, nous célébrions les 150 ans de naissance de Maurice Ravel. A cette occasion, nous vous proposons une biographie musicale de ce compositeur et orchestrateur de génie. Enfance et formation Maurice Ravel voit le jour le 7 mars 1875 à Ciboure, petite ville du pays basque français située près de Saint-Jean-de-Luz, d’où sa mère est originaire. La famille s’installe ensuite à Paris, où le jeune Maurice vit une enfance heureuse avec son frère cadet Edouard, dont il restera très proche toute sa vie. Les parents Ravel encouragent les dons musicaux de leur fils aîné : à l’âge de six ans, il débute le piano, et, dès 12 ans, il prend des cours de composition. Quelques années plus tard, il intègre le Conservatoire de Paris en classe de piano, puis étudie la composition avec Gabriel Fauré. Ce dernier encourage Ravel à concourir au grand Prix de Rome, mais, au grand dam de son maitre, le prix lui sera refusé… cinq fois ! Pourtant, à la veille du XXe siècle, Ravel est déjà un compositeur reconnu : il a composé en 1899 sa célèbre Pavane pour une infante défunte, pour piano. Il en existe un enregistrement sur rouleaux par Ravel lui-même, disponible aujourd’hui au disque.       Le Cercle des Apaches À partir de 1902, un groupe d'artistes, de poètes et de musiciens se regroupe autour de Ravel afin de partager découvertes et émotions artistiques. Le nom du Cercle viendrait d’un passant bousculé par l’un deux, et qui se serait exclamé "Attention, les Apaches", croyant avoir à faire à un gang de jeunes voyous qui sévissait à l’époque. Parmi les membres du groupe, on retrouve les compositeurs André Caplet, Albert Roussel, Florent Schmitt et le pianiste espagnol Ricardo Viñes, avec lequel Ravel s’était lié d’amitié au Conservatoire et qui sera l’un de ses interprètes attitrés. Les jeunes gens sont parfois rejoints par Manuel de Falla et Igor Stravinsky. Les Apaches prennent la défense de Debussy lors de la création controversée de son opéra Pelléas et Mélisande, et, en 1912, c’est lors d’une de leurs réunions que Stravinsky donne la primeur du Sacre du Printemps au piano. Ravel dédiera chacune des cinq pièces de Miroirs (1904-1906) à un membre des Apaches. Symbole de l'effervescence culturelle parisienne de la Belle époque, le cercle des Apaches se réunit régulièrement jusqu'en 1914, avant de disparaître avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale Une époque heureuse et fructueuse C’est durant cette période d’avant-guerre, qu’il décrira comme la plus heureuse de sa vie, que Ravel compose ses premiers chefs-d’œuvre, dans lesquels il affirme sa personnalité musicale : son unique Quatuor à cordes, des cycles de mélodies (Shéhérazade, Histoires naturelles), des pièces pour piano (Sonatine, Ma mère l’Oye, Gaspard de la nuit), son premier ouvrage lyrique (L’heure espagnole), et Daphnis et Chloé, une commande de Serge Diaghilev pour les Ballets russes. On retrouve dans toutes ces œuvres les caractéristiques du style ravélien : goût pour les sonorités hispaniques et orientales, amour du fantastique et du merveilleux, raffinement mélodique et harmonique, précision rythmique, souci du détail et science de l’orchestration. Le traumatisme de la guerre Lorsque la guerre éclate, Ravel est plongé dans la composition de son Trio en la mineur qui deviendra l’un des grands trios à clavier du XXe siècle. En mars 1915, alors qu’il était exempté en raison de sa faible constitution, il s’engage volontairement dans l’armée : il est envoyé près de Verdun comme conducteur de camion, puis d’ambulance. Pour le jeune dandy, raffiné, sensible, qui, jusque-là n’avait vécu que par et pour la musique, la violence de la guerre est un choc immense, qui aura sur lui un impact profond tant mentalement que physiquement. Atteint d’une dysenterie, il est réformé en mars 1917. Cette même année, il compose Le Tombeau de Couperin, dont chacune des six pièces est dédiée à un ami tombé au front.     Durement marqué par l’expérience traumatisante de la guerre, à laquelle s’ajoute l’immense chagrin du décès de sa mère, Ravel s’enfonce alors dans une période de silence et de doute. Sa première grande œuvre d’après-guerre est une nouvelle commande de Diaghilev. Allégorie de la grandeur, de la décadence et de la destruction de la civilisation occidentale broyée par le guerre, la Valse, que Ravel avait conçu comme ‘’un tourbillon fantastique et fatal’’ sera finalement refusée par Diaghilev, mais obtiendra un grand succès au concert. Une célébrité à Montfort-l’Amaury Après la mort de Claude Debussy, en 1918, Ravel est considéré comme le plus grand compositeur français vivant. Si les rapports entre les deux hommes ont toujours été distants, Ravel a toujours éprouvé une profonde estime pour son ainé : il lui dédie sa Sonate pour violon et violoncelle.     En 1921, Ravel, voulant s’éloigner de l’agitation de la capitale, achète une maison à Montfort-l'Amaury, petite ville située à 40 km à l’ouest de Paris, en bordure de la forêt de Rambouillet. Cette maison, qu’il appelle Le Belvédère, est aujourd’hui La Maison-Musée Maurice Ravel. C’est dans ce havre de paix, aménagé à son image (jardin japonais, collections de porcelaines asiatiques, de jouets mécaniques, d’horloges) que Ravel vivra une vie paisible, entrecoupée de séjours au Pays basque et de tournées de concerts en France et à l'étranger. C’est là aussi qu’il composera la plus grande partie de ces dernières œuvres. Mais sa production musicale s’est considérablement ralentie : durant les douze dernières années de son activité créatrice, il ne composera en moyenne qu’une œuvre par an. Mais quelles œuvres ! Citons Les Chansons madécasses, dont il dira que c’était l’œuvre dont il était le plus fier ; Tzigane, pour violon et orchestre, sous-titré ‘’morceau de virtuosité dans le goût d'une rhapsodie ; Boléro, devenu un succès planétaire jamais démenti ; L’Enfant et les sortilèges, fantaisie lyrique sur un livret de Colette, dans laquelle Ravel magnifie son goût pour la féerie et le monde de l’enfance ; les deux concertos pour piano ; et enfin Don Quichotte à Dulcinée, trois mélodies pour baryton et piano, sa dernière œuvre achevée, composée en 1932. Un orchestrateur de génie Le génie et l’imagination de Ravel se manifestent également dans son art de l’orchestration. Le Lever du jour de Daphnis et Chloé (1912) est souvent considéré comme le sommet de son art orchestral.     Le célébrissime Boléro, composé à la demande de la danseuse russe Ida Rubinstein en est un autre exemple. Basé sur un thème unique se déroulant sur un ostinato hypnotique, le Boléro, que Ravel considérait comme un simple exercice d’orchestration, fascine les auditeurs. Le critique musical Émile Vuillermoz parle de la "magie de la couleur" et des "vingt changements d'éclairage qui nous conduisent, émerveillés, d'un bout à l'autre de ce paradoxe musical". Et il ajoute qu’il n'y a pas, "dans toute l'histoire de la musique, un exemple d'une virtuosité pareille". Ravel orchestre également certaines de ses pièces originalement écrites pour piano : la Pavane pour une infante défunte, Ma mère l’Oye, ou Le Tombeau de Couperin. En 1922, à la demande du chef d'orchestre russo-américain Serge Koussevitzky, il réalise une extraordinaire orchestration des Tableaux d’une exposition, grande fresque pianistique composée 50 ans auparavant par Modeste Moussorgski. Encore une fois, Ravel se révèle comme le maitre du colorisme musical, et réussit le tour de force de conserver "l'esprit russe" de Moussorgski, tout en intégrante sa "pâte sonore" novatrice. Cette version orchestrale fait maintenant partie du grand répertoire symphonique, et est souvent présentée comme les "Tableaux d’une exposition de Moussorgski-Ravel".     La musique pour seule maîtresse Ravel mena une vie privée discrète : on ne lui connait aucune liaison, ni féminine, ni masculine. Quand on lui demandait pourquoi il ne se mariait pas, il répondait : "J’ai une épouse depuis bien longtemps, c’est la musique". Il menait cependant une vie sociale très riche : il se rendait souvent à Paris, au concert et au théâtre, et fréquentait les cafés et cabarets à la mode. Au Belvédère, il était entouré d’amis fidèles : les compositeurs Arthur Honegger, Jacques Ibert, Florent Schmitt et Germaine Tailleferre, les pianistes Marguerite Long, Robert Casadesus, Jacques Février et Vlado Perlemuter, la violoniste Hélène Jourdan-Morhange, et son fidèle élève, le compositeur et chef d’orchestre Manuel Rosenthal, qui apportera de nombreux témoignages précieux de la vie de son maître et ami. Tournée américaine En 1928, Maurice Ravel est au sommet de sa gloire. Il entreprend alors une tournée de quatre mois aux États-Unis et au Canada, où il se produit comme pianiste, dirige des orchestres, donne des interviews et des conférences sur la musique contemporaine. Partout, il remporte un immense succès. À New York, il rencontre le jeune George Gershwin, avec lequel il fréquente les clubs de jazz de Harlem. Ravel voyait dans le jazz une source d’inspiration, comme le montre le deuxième mouvement de sa Sonate pour violon et piano, intitulé Blues. Il trouvait que les Américains, prenaient "le jazz trop à la légère", et était convaincu "que c’est lui donnera(it) naissance à la musique nationale des États-Unis".     A son retour en France, Ravel compose le fameux Boléro, puis, simultanément, ses deux dernières œuvres majeures, deux concertos pour piano qui seront créés en janvier 1932 : le Concerto en sol et le Concerto pour la main gauche, écrit pour le pianiste Paul Wittgenstein, qui avait perdu son bras droit au cours de la guerre. Le Concerto en sol sera ensuite jouée dans toute l’Europe lors d’une tournée triomphale, avec en soliste la pianiste Marguerite Long. Le mouvement lent reste l’une des pages les plus émouvantes de toute l’histoire de la musique.     Un douloureux silence   "La musique peut tout entreprendre, tout oser et tout peindre, pourvu qu’elle charme et reste enfin et toujours la musique."   Ravel, 1828   Cette longue tournée, entreprise contre l’avis de ses médecins, laisse Ravel dans un état d’épuisement profond. Les signes d’une maladie cérébrale qui se révélera incurable, probablement aggravés par un accident d’automobile, se multiplient : problèmes de coordination, pertes de mémoire, troubles du langage. Bientôt, Ravel ne peut plus ni lire, ni écrire, ni jouer sa musique. Durant les quatre dernières années de sa vie, il se mure dans un silence douloureux, alors que son imagination reste intacte, ne trouvant de réconfort que dans ses promenades en forêt et dans la présence de ses amis proches et de sa fidèle gouvernante. Après une opération chirurgicale de la dernière chance, Ravel sombre dans le coma et s’éteint 28 décembre 1937, à l’âge de soixante-deux ans.    

  • 0 Ravel, l'ancêtre de la techno ? ...

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    Cette année, on souffle les 150 bougies de Maurice Ravel, ce dandy taiseux au regard acéré qui, entre deux ajustements de col de chemise, nous a laissé un petit tube pas piqué des hannetons : Boléro. Une mélodie obstinée, des percussions obsessionnelles, une progression implacable… Tiens donc, ça ne vous rappelle rien ? Si Ravel se relevait aujourd'hui, on le verrait peut-être en train de remixer son chef-d'œuvre sur Ableton, ajustant un filtre passe-bas avec la précision d'un horloger suisse. Car si le Boléro est répertorié en classique, c'est avant tout une expérience sonore, une pièce qui repose plus sur la texture et la dynamique que sur l'harmonie ou la mélodie. Bref, une esthétique qui a largement inspiré les musiques électroniques et le minimalisme d'aujourd'hui. Petit retour en arrière. En 1928, Ravel conçoit son Boléro presque comme un pari : une seule phrase musicale, répétée 17 fois sur un ostinato rythmique invariable. Là où d'autres auraient varié les harmonies, complexifié la structure, ajouté un joli pont en modulation, Ravel reste droit dans ses bottes : l’idée n'est pas d'évoluer harmoniquement mais de faire grimper la tension par la seule orchestration et le volume sonore. C'est un morceau qui avance par accumulation progressive, un build-up avant l'heure, une extase sonore où la destination importe moins que le voyage. En clair, Ravel a écrit le premier « drop » de l’histoire de la musique.    Pas étonnant alors que l'on retrouve dans Boléro ce qui fait l'essence des musiques répétitives modernes. Les montées progressives de la techno berlinoise, qui superposent lentement des couches sonores pour faire grimper la tension ? Ravel l'avait expérimenté en grand orchestre. Le rock progressif et ses développements instrumentaux interminables ? Keith Emerson (du trio Emerson, Lake & Palmer) s'en est inspiré pour composer son Abaddon's Bolero, un pastiche rock-psychédélique où les couches d'instruments s'empilent de manière ravelienne. Même Frank Zappa n'a pas pu s'empêcher de reprendre le Boléro sur scène, en y ajoutant sa patte iconoclaste et quelques joyeuses dissonances, au grand dam des ayants droit du compositeur.    Alors, Ravel, ancêtre de la techno ? S'il avait été à la place d'un Jeff Mills ou d'un Laurent Garnier, il aurait sans doute troqué son pupitre pour une boîte à rythmes et un synthé. Car au fond, son Boléro repose sur une idée simple : l'hypnose par la répétition et la montée progressive des textures. Et ça, que l'on soit en 1928 ou en 2025, c'est une mécanique qui captive toujours. Comme quoi, les bonnes idées n'ont pas d'âge. Ni de BPM.  

  • 0 Un nouveau biopic sur Bob Marley ...

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    Les fans de tout âge de Bob Marley vont apprécier la nouvelle ! Un biopic sur la vie du chanteur de reggae sortira en 2024, réalisé par Reinaldo Marcus Vert qui a réalisé notamment La Méthode Williams, film nommé aux Oscars 2022.     D’après les informations fournies par ce dernier, le film se concentrera sur la réalisation de l’album EXODUS, c’est à dire à partir de l'année 1976. Année importante dans la vie de Bob Marley puisqu’elle intervient après une tentative de meurtre qui le poussera à s’exiler.   Ce projet de film est soutenu par trois des enfants de Bob Marley et le premier rôle est attribué à Kingsley Ben-Adir, un acteur dont on a pu observer le talent dans le rôle de Malcolm X dans One Night in Miami.   Si un documentaire sur la vie du chanteur, intitulé Marley avait été réalisé en 2012, ce biopic sera le tout premier film portant sur la légende du reggae.   Nul doute que les nombreux fans de l’artiste de tous les âges qui ont décidé d’apprendre à jouer de la guitare grâce à lui auront hâte d’en savoir plus sur son parcours. Par exemple, vous saviez sans doute que Bob Marley jouait de la guitare électrique et de la guitare acoustique. Mais saviez-vous qu’il jouait aussi un peu de piano et de la flûte ?  En attendant de voir le film, vous pouvez toujours prendre des cours de guitare pour jouer les morceaux de votre idole ! Peut-être même que des cours de chant vous permettraient d’accompagner votre jeu ?   Les morceaux de Bob Marley sont souvent appréciés par les guitaristes débutants grâce aux accords faciles qui rendent ses chansons accessibles et entraînantes pour commencer la guitare ! Prenons par exemple, Lively up yourself, la célèbre No woman no cry ou encore Three little birds, qui sont fréquemment utilisées par les profs de guitare pour entraîner leurs élèves en douceur sur un air de reggae !   Vous êtes fan de Bob Marley et vous aimeriez savoir jouer à la guitare ses plus grands succès ? N’hésitez pas à nous contacter pour prendre des cours de guitare et révéler votre potentiel !    

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